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 So far the only thing I’ve made out of my life, is a mess.

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Ruairi Hunt

Ruairi Hunt

Fonction : Leader des Lost boys

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MessageSujet: So far the only thing I’ve made out of my life, is a mess.   So far the only thing I’ve made out of my life, is a mess. EmptyDim 17 Aoû - 17:53

Ruairi Hunt
ft Nico Mirallegro
Surnom(s) : Rory, parce que Ruairi est plus difficile à prononcer.
Âge : 18 ans, presque un grand !
Date & lieu de naissance : 12 janvier, Salt Lake City
Rôle & Meute : Leader des Lost boys.
Statut : Célibataire
Situation familiale : Un frère, Wallace (36 ans) qui a disparu il y a déjà quelques mois et une soeur, Indie qui est resté à la montagne, mais qu'il compte récupéré une fois qu'il sera certain que l'extérieur est sans danger majeur pour elle.
Je suis satisfait(e) par :
☑️ La vie de rebelle
☐ Les conditions de vie
☑️ Mes responsabilités
☐ Ma vie personnelle
Keep your priorities straight
Votre personnalité
Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai été élevé par deux personnes TRÈS différentes, ayant eu tous deux de grandes influences sur moi. D'un côté, ma soeur ainée Indie a fait de moi quelqu'un de loyal, de patient, qui sait prendre sa place, mais qui ne s'impose pas. On ne fait jamais aux autres ce que l'on ne désire pas subir, hein Indie ? Ouais, ça c'est intégré, je m'en souviens très bien et c'est probablement ce qui fait de moi quelqu'un de conciliant, de compréhensif, mais aussi de faible. Enfin, ça c'est l'avis de mon autre tuteur, mon frère Wallace. Lui, il m'a appris à être ferme, à camper sur mes positions et à oser. Sans courage on ne pourrait pas vivre qu'il disait et j'ai donc appris à trancher et à avancer en tentant de faire le moins de dégât. Après, c'est vrai que j'ai un sens moral qui me nuis souvent, mais c'est aussi ce qui fait de moi un « humain », tant pis si c'est ce qui me perd. La camaraderie et l'entre-aide sont ancrés en moi, probablement à cause de mon existence à la montagne, mais je suis tout simplement incapable d'être seul. Plus qu'un handicap, c'est une véritable phobie pour moi. Wallace disait toujours que la pire chose pouvant se produire était de servir d'hôte aux âmes et si j'ai tenté d'être de son avis toute ma vie durant, encore aujourd'hui je sais que c'est la crainte de me retrouver seul qui me possède toujours. J'en ai honte d'ailleurs, c'est que j'ai un désir monstrueux de plaire à ce frère ainé, disparu ou pas. Or, je ne suis pas « encore » à la hauteur, peut-être que je ne le serais jamais, ça aussi c’est l’une de mes craintes.

Puis, il a fallu que cet idiot de Wally disparaisse et me voilà coincé avec mes besoins avides de lui plaire, alors qu’il n’est plus là pour me dire si oui ou non, je fais bien. Parce que si je donnerais ma vie pour ma sœur, sans même réfléchir, j’idolâtre littéralement mon frère. Nos relations n’ont pas les même retombées, mais sa disparition m’a beaucoup affecté. Moi qui n’avait jamais osé le ton, je me suis découvert un tempérament plus rebelle au cours des derniers mois à la montagne. Il s’avère que je ne tolère pas l’hypocrisie et que d’être mis à l’écart me rend violent. Oh, j’ai été puni, mais il semblerait que si ça ne vient pas de Wally, qui punissait bien fort d’ailleurs, je n’enregistre pas. Têtu, buté ? Si vous saviez ! Bref, j’en ai eu assez et je suis parti, mais pas sur un coup de tête, jamais même, tout a été réfléchis et un plan a été développé. Or, il semblerait que je possède un minimum de charisme et que je serve aisément de figure représentative, bref je suis rassurant comme type, parce qu’un groupe de jeune m’a suivis. Eux aussi, ils m’inquiètent. Évidemment, je leur suis reconnaissant de m’avoir suivi, tout seul je n’aurais pas eu le courage que Wally se vantait toujours de m’avoir légué, mais du coup je me retrouve avec cinq vies à protéger, cinq personnes sur qui veiller et dehors, je suis encore terriblement maladroit.

Le monde en dehors de la montagne m’angoisse énormément, mais ça je n’ai pas pris la peine de le dire aux autres, nous sommes tous logés à la même adresse hein ? Après, est-ce que ça vaut le coup ? Je sens que oui, je ne regrette pas, j’assume même entièrement. Indie dirait que je suis mature, je crois surtout que je suis têtu, puisque je ne me suis pas échappé sans bonne raison. Je dois retrouver mon frère, je lui suis redevable et je sais comment il aimerait que les choses se terminent pour lui, si jamais on a réussis à insérer une limace dans sa tête. Finalement, je ne suis pas un héros, je ne le serais jamais, je ne suis jamais qu’un gamin paumé, un garçon perdu, comparable à ceux de Peter Pan.  Seulement, si je suis aussi innocent que lui à plusieurs égards, je suis aussi plus pragmatique.
your mind right and your head up
Comment avez-vous survécu hors de la montagne ?
Alors déjà, si j'ai survécu, c'est GRÂCE à la montagne, parce que c'est là où j'ai été élevé et où on a fait de moi quelqu'un apte à survivre. Après, en dehors de mettre en pratique ce que j'ai appris durant ma vie à la communauté, c'est ma prudence qui m'a gardé en vie et mon groupe, que j'ai formé alors que j'étais encore un membre de la Montagne. Je suis un garçon plutôt réfléchis, mettez ça sur le compte d'une éducation fait par ma grande soeur, elle m'aura mis du plomb dans la tête, alors avant de partir, je me suis assuré d'avoir le plus de carte en main. Évidement, là où m'a soeur c'est occupé de ma tête, mon frère a plutôt mis du plomb dans mes bras, ce qui n'est pas plus mal. Je suis donc devenu le leader de mon petit groupe, nous sommes en cavales depuis déjà quelques mois et jusqu'ici, personne n'est mort, YAY !
Connaissez-vous la communauté humaine du mont Nebo ?
J'avais un an quand j'ai rejoint la communauté, avec ma soeur. Donc oui, je connais bien son fonctionnement, je sais combien la vie peut être rude là-bas et j'y ai aussi appris le sens de la camaraderie : à plusieurs les choses sont toujours plus facile ! Mais il y a un revers de la médaille à toute bonne chose et la hiérarchie en place en me plait pas, être traité comme un enfant non plus, j'exigeais plus de franchise alors je suis partit. Je n'y retournerais pas, sauf pour aller y récupérer ma soeur Indie, sinon je ferais tout pour l'éviter ! Enfin, dans un an j'aurais peut-être changé d'avis, mais pour le moment c'est hors de question, plutôt me frotter à des limaces qu'à la grande reine des montagnes, pfeu !
Et avant la colonisation ?
Je n'ai pas de souvenir de ce qu'était la vie AVANT l'arrivée des limaces, il faut dire que j'étais encore bébé. Tout ce que je sais, c'est que ma mère était déjà disparu quand Indie est venue nous avertir et qu'elle m'a trouvé juste avant que moi aussi, je sois pris. Je ne possède aucun souvenir propre de cette époque, seulement des souvenirs qu'Indie partageait avec moi, tard le soir, depuis ma plus tendre enfance. Comment papa aimait regarder le sport à la télévision, le rituel du couché de maman, les surnoms bêtes qu'ils se donnaient, les programmes qu'elle regardait à la télévision. Tout ça, ça n'existe pas réellement pour moi, seulement dans mon esprit et c'est peut-être un peu à cause de tout ça que j'ai tant eu envie d'aller découvrir la ville, de voir comment les gens vivaient avant, ce qu'ils possédaient. Je suis un curieux, mais blâmez Indie !
Que pensez-vous des âmes ?
Je n'en ai vu que durant certain cours à la montagne, on nous a appris à les éliminer, si jamais nous devions être coincé par l'un de ses aliens. Je les déteste terriblement, mais ce qui me trouble, c'est que plus que de leur en vouloir de nous avoir voler ce qui était notre, soit notre planète, ma haine pour eux me vient surtout de mon éducation. Indie n'a jamais été tellement haineuse à leur encontre, mais Wallace oui. Il m'a répété toute ma vie qu'une bonne limace, est une limace morte et qu'il valait mieux se tirer une balle que d'être pris par eux et courir le risque de leur servir d'hôte. Donc non, la paix n'est pas possible, mais je doute que de reconquérir la terre le soit aussi, du moins pas pour le moment. Cela dit, ce n'est pas juste de leur laisser la ville sans leur faire goûter de nos poings, je veux qu'eux aussi, vivent dans la peur. Oeil pour oeil, dent pour dent.
It is time to start living
Et toi, derrière l'écran, qui es-tu ?
Je suis représenté par... !

Nico Mirallegro
Pseudo & âge ? bat'phanie, nanananananan aka Stéphanie. DEVIL 
Comment nous as-tu trouvé ? C'est la faute à Jaimie ! gnoe 
Tu as d'autres comptes ? Pas pour le moment, mais je suis une schyzo en série donc... ça viendra. rip
Tes disponibilités RP ? 2-3x / sem environ !
Des commentaires ? RWAR ! :perv: 


Dernière édition par Ruairi Hunt le Dim 17 Aoû - 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: So far the only thing I’ve made out of my life, is a mess.   So far the only thing I’ve made out of my life, is a mess. EmptyDim 17 Aoû - 18:38


If anybody could have saved me
it would have been you

« Encore une fois Indie, encore ! » et ma sœur soupire, un sourire aux coins des lèvres pour reprendre l’histoire qu’elle vient de me raconter pour la millième fois. Je ne me lasse pas des histoires d’Indiana, c’est plus fort que moi, elle a un don pour me relater les temps passé, pour me parler en détail de nos parents, de comment Wallace était, de ce qu’elle aimait faire avec ses amies. Ce sont des banalités, du moins selon notre frère, mais pour moi, toutes ces petites histoires ont une importance vitale : elle me rattache à un monde que je n’ai pas eu le temps de connaitre. Évidemment, si Wally était là, il m’aurait déjà enfoncé la tête dans mon oreiller en éteignant la chandelle, pour me donner l’ordre de me mettre au lit. Demain je serais fatigué, ça aussi, il l’a ancré dans ma tête, mais je m’en fiche. Je veux encore écouter la voix douce d’Indiana, je veux encore voir ses yeux scintiller à la lueur des chandelles, qu’elle prenne cette intonation presque excitée en parlant de glace, de soleil et de vélo. Encore, encore Indie, ne t’arrête surtout pas, je veux m’endormir au son de ta voix.  Beaucoup d’enfant ici n’ont pas de parents, les ont perdus au fil des années ou sont arrivés sans, mais moi j’ai mieux qu’une maman, j’ai Indie et puis j’ai Wallace, l’un pour me couver avec amour, pour me raconter des histoires et me caresser les cheveux quand le second la fait pleurer, l’autre pour me forcer à me lever le matin et à participer aux taches, faire de moi un homme. C’est ma sœur qui m’a sauvé quand les « âmes » ont pris le contrôle de la ville, c’est elle qui m’a prise dans ses bras, même si elle était encore toute petite et qui n’a plus voulu me lâcher, même quand on lui disait que de garder un bébé était trop dangereux ou trop difficile.

C’est Indiana ma sauveuse, c’est à elle que je dois ma vie et même là, alors que je suis allongé contre elle, dans son minuscule lit de camp avec ma joue de posée contre son cœur alors qu’elle me cajole comme l’enfant que je suis, à huit ans on en a le droit qu’elle dit, je sais que je donnerais ma vie pour la sienne. Je suis trop jeune que dit mon frère, même si je sais qu’il aime quand je balance ce genre de chose, ça le rend fier de me voir déjà brave à mon âge, mais je le pense sincèrement. J’aime Indie de tout mon cœur, sans chercher pourquoi, ni comment, je l’aime tout naturellement et elle m’aime aussi. « C’est ça une famille » que dit toujours Indie, mais non, ce n’est pas ça pour tout le monde. Pas pour Wallace par exemple, pour mon frère une famille n’a pas à être aussi proche que nous le sommes, ma sœur et moi. Il n’est pas tactile, il n’aime pas nous câliner, nous effleurer, il préfère prendre sa grosse voix et nous gronder, enfin moi je le subis sans trop de souci. Ma sœur dit que c’est parce qu’une tempête gronde continuellement en lui, qu’il a du mal à accepter que la vie a changé, que ce qu’il allait pouvoir enfin atteindre en atteignant l’âge adulte lui ai été refusé. Mais et moi ? Je n’aurais jamais cette vie, je n’y ai même jamais gouté, alors dois-je m’en vexé, dois-je me rebeller ? Wally dit que oui, que j’ai le devoir de combattre pour regagner ce qui aurait dû être mien, mais j’ai aussi Indie qui me parle d’une nouvelle vie. Ce qu’on n’a jamais connu ne peut pas nous manquer, n’est-ce pas ? J’ai rapidement compris que Wally savait mieux que moi ce qu’il faisait, il est plus âgé, il est ma figure paternelle que tout le monde dit et je suppose que c’est vrai, mais Indiana est plus sage. Mon frère dit que c’est une fille, qu’elles sont toutes les mêmes : faibles et préférant parler qu’agir, alors il la fait pleurer, souvent, trop souvent et comme ce soir, c’est moi qui la console. Il trouverait notre comportement faible, stupide même, mais il ne comprend pas qu’elle est fragile, qu’elle est humaine, qu’elle est magnifique quand elle pleure, parce qu’elle est franche en exposant sa douleur aux yeux de tout le monde. Wally est mon idole, tout le monde le sait, mais Indie est plus que ça. Si même à huit ans je souhaite à tout prix plaire à mon frère, le rendre fier et capter son regard, je ne supporterais pas de faire pleurer Indiana, parce qu’elle est ma maison, ma sécurité. Oui, Indiana est faible, oui elle n’est pas aussi ambitieuse que Wallace, mais logé dans ses bras, je suis prêt à tout lui excuser.

I’m not scared of change
I am scared of endings

Il n’est pas revenu, ce n’est pas normal, Wallace revient toujours et il en profite alors pour balader son sourire de vainqueur partout autour de lui. Ça emballe les filles qu’il dit et je veux bien le croire, mais il n’y a pas que ça, mon frère dégage quelque chose de spécial, de puissant. Est-ce qu’il serait tombé sur plus fort que lui ? Je ne veux pas y penser, je nie les faits, et ce, depuis déjà plusieurs jours. Puis les jours deviennent des semaines et les semaines un mois complet. « On va aller le récupérer, ne t’en fais pas Rory, ton frère est intelligent, il aura trouvé une cachette. Il sait où aura lieu le prochain raid, il y sera » qu’on n’arrête pas de me dire, qu’on tente de me rassurer. Si j’étais plus jeune, j’y croirais sans même me questionner : biens sûr que Wally a trouvé une cachette, bien entendu qu’il attendra au lieu de rendez-vous et qu’il sera bientôt de retour. Sauf que je n’ai plus huit ans, que j’ai vu mon frère rentrer salement amoché à quelques occasions, alors non, je ne suis pas calme. Ce n’est pas que je doute de lui, JAMAIS même, il m’en voudrait à mort de ne pas croire en lui et sa force titanesque. Sauf que comme le dit toujours Indie, il a beau croire le contraire, il n’est qu’un homme et les hommes, ils leurs arrivent de mourir. Pas Wallace, évidemment, jamais même. Il est immortel que je me dis pendant des jours, il a seulement été un peu blessé, mais il a trouvé comment se soigner, il a pansées ses blessures et il se remet lentement dans une cachette que je me répète durant encore deux semaines. Ça fait maintenant presque un mois et demi qu’il a disparu, je ne peux plus attendre, je ne peux plus faire l’autruche, mais j’ai beau questionner, personne ne veut me répondre. Leurs réponses ne se suivent pas, ne sont pas logiques, or je ne suis pas stupide contrairement à ce qu'ils s'imaginent. Je ne suis pas Wally, non pas qu’il soit attardé hein, mais comme le dit ma sœur, il n’a pas inventé l’eau chaude ahem. Non, moi je réfléchis, je ne pense plus qu’à ça depuis des semaines, ça me bouffe, ça me dévore le ventre et je finis par apprendre la vérité.

Oh, ils n’ont pas pensés à mal quand ils se sont mis à parler, ils croyaient sincèrement que j’étais repartis, mais non. « Tu sais qu’il a tenté de faire diversion ? Wallace. À mon avis, il est déjà partit. Le pauvre Rory, s’il savait que son frère est probablement déjà un zombie à l’heure actuelle, il s’effondrerait surement… » mais non, c’est faux ! Je ne m’effondre pas, je m’en doutais même, après tout je ne suis plus un gamin. Wally en douterait surement, mais moi j’ai la preuve dans mon cœur, parce qu’il n’y a qu’un homme pour se décider à agir et à avancer. Si mon frère a bel et bien été attrapé par les limaces, je dois faire quelque chose pour l’aider, je dois me démener, sortir d’ici déjà, trouver un moyen. Il le faut ! Mais pas tout seul, jamais, c’est impossible et pas non plus avec Indie, elle est trop fragile, je ne veux pas l’épuisée ou la brisée, si je la perdais, je me perdrais aussi. Ce serait pire que de ne pas venir en aide à mon frère, je dois donc la préserver elle pour l’aider lui, peut-être même en venir à le libérer, peu importe si ça implique un couteau que j’enfoncerais dans sa nuque. J’aiderais Wally, je ne peux pas le laisser dehors, le laisser se balader comme la dernière bagnole à la mode pour l’une de ses « choses ».  Indie ne comprend évidemment pas, je n’ai jamais été impulsif, je n’ai jamais été gorgé de testostérone, mais cette histoire va au-delà de mon désir de pisser plus loin que les autres, elle le comprend, j’en suis certain. Sauf qu’elle ne veut pas y faire face, c’est aussi difficile pour elle que pour moi, de songer à cette séparation. Il le faut pourtant, il le faut tellement que j’en viens à discuter de mes plans avec d’autres jeunes de mon âge, la plupart orphelin, des amis, des vieilles connaissances, des gens de confiances en somme. Nous sommes cinq, nous allons tenter notre chance, nous le devons. Pourquoi ? Chacun à sa propre raison, la mienne presse, quelques-unes des leurs aussi, tout le monde est logé à la même enseigne, sauf Indie. Ma grande sœur chérie, ma Wendie, parce que je suis un garçon perdu évidemment, n’est pas du même avis. Pourquoi courir à ma perte ? Wallace est le plus fort d’entre nous, ça ne fait pas de sens, mon sacrifice est inutile, mais je dois tenter le coup. Elle n’y croit pas, mais elle y croira quand elle retrouvera mon lit vide, quand demain soir elle n’aura pas à me raconter ses histoires avec sa voix heureuse. Peut-être qu’elle racontera quand même son histoire, peut-être qu’elle pleurera encore, mais cette fois ce sera ma faute. Pardon Indie, pardon, Wally te fait toujours pleurer et maintenant, je l’aide.

Don’t let your losses keep
you back from new gains

Je suis fatigué, je n’arrête pas de me le répéter alors que je combats pour garder les yeux ouverts. C’est mon tour de garde ce soir, je ne peux pas dormir, je dois rester éveiller. Merde, je prendrais avec plaisir un café immonde de la communauté, sauf que ce n’est pas possible. De toute manière, si j’y étais, je n’aurais pas besoin de café, je pourrais dormir. Bon ça y est, je me mets à fantasmer sur mon ancien lit, pourtant vachement inconfortable, du parfum d’Indiana, de sa chaleur dans mon dos et des chansons qu’elle humait pendant que je m’endormais. Indie, je crois que je suis trop vieux pour les berceuses, « mais non Rory, tu ne seras jamais trop vieux pour moi, jamais » qu’elle dirait et sa voix me manque atrocement. Je ne devrais pas y penser, c’est interdit ici, je dois me concentrer sur mon objectif : Wallace. Sauf que c’est dur, dur d’être aussi loin d’elle, dur de ne pas pouvoir dormir alors que mon corps me hurle qu’il a sommeil, dur d’empêcher mes yeux de pleurer. Peut-être qu’ils avaient raisons ? Peut-être que je ne suis qu’un gamin encore, les hommes ne pleurent pas selon mon frère. Or, moi je pleure, presque toujours la nuit pour ne pas effrayer les autres, parce qu’un chef qui pleure ça ne fait pas envie tien, mais je pleure quand même. Alors j’essuie mes yeux avec empressement, les chassent comme ma sœur détestait que je le fasse. Il ne faut pas avoir honte de pleurer, non je sais Indie, mais je ne peux pas pleurer, je ne dois pas. Parce que ça veut dire que tu me manques, parce que ça signifie que je n’aurais peut-être pas dû partir, parce que si je pleure, toi tu dois encore plus pleurer et ça, je ne veux pas. Mes seuls regrets sont pour elle, pour ma Wendie, abandonnée dans sa forteresse de pierre, pour son oreiller trempé de larme. Dès que j’aurais retrouvé Wally, j’irais la récupérer, pour aller où, ça je n’en sais encore rien, mais j’ai le temps.

Puis un corps se pose près du mien, tout contre le mien en fait et j’esquisse un petit sourire alors qu’une tasse d’eau chaude m’est tendu : Sacha, bien entendu. Elle me dévisage et je lui offre un petit sourire, mais je ne suis pas dans mon assiette, ça se voit, ça se sent. Elle le sait, mais elle ne me juge pas, non, elle glisse plutôt contre moi, elle dépose un peu de son poids contre moi, un peu de sa chaleur sur mon cœur et mes yeux redeviennent claires. Tu vois Indie, je ne pleure plus, non, à la place je tiens la main froide de Sacha, elle a toujours les mains froides ma petite sauvageonne, toujours. Alors je les attrapes avec les deux miennes et je les tire près de ma bouche, pour souffler mon haleine chaude dessus. Là, je vais te réchauffer Sacha, comme tu me réchauffe l’intérieur, comme tu chasses ma douleur à tous les coups. Je me rappelle avoir lu un jour, plus jeune, que les personnes ayant le cœur le plus chaleureux, ont toujours les mains froides. J’avais trouvé ça stupide, comme Wally, mais Indie c’était contenté de me lancer un coup d’œil et ça m’avait aussitôt calmé. Oui, c’était probablement vrai, parce que quand je lève les yeux sur la jolie blonde, je réalise que chaque fois que ma sœur me manque trop, elle est là. Son sourire ravive le mien et je souffle plus fort sur ses mains, avant de l’attirer plus près, la coinçant dans mes bras. Étonnement, je n’ai plus envie de dormir, mais Indiana me manque toujours, un peu plus fort quand j’enfonce le nez dans les cheveux blonds de Sacha. J’ai troqué une blonde pour une autre ? Wally dirait surement que j’ai gagné au change, mais les choses ne sont pas ainsi, « pas encore » que me souffle mon cœur, mais il souffre encore trop de son absence à elle, j’aimerais tellement lui présenter Sacha, je le ferais aussi, je me le jure. Près de moi, l’un de mes garçons perdus se retourne et se presse un peu plus fort à ma jambe, ça suffit à me calmer un peu et je relâche doucement ma prise sur elle. Sauf qu’elle est bien contre moi et je suis bien contre elle, alors je repousse la tristesse et je puise dans cette chaleur qu’elle faufile en moi.

Sacha c’est mon petit miracle, ma petite sauvageonne, ma chasseuse de pokemonte, même si je ne comprends pas encore tout à fait le principe et que je massacre le titre en permanence, à notre plus grand plaisir. Nous l’avons découvert il y a presque un mois dans un chalet abandonné, dans la cheminée, drôle d’endroit et depuis certain s’amusent à l’appeler cendrillon, pourquoi pas hein ? Mais pas moi, parce que dès que j’ai posé les yeux sur elle, sur son visage maculé de cendre, sur ses grands yeux méfiants, j’ai su qu’elle était plus qu’une jolie blonde ayant envie de devenir une princesse. Non, Sacha c’est une héroïne, une vraie, de celle capable de se redresser seule, le corps bleuis et encore tremblant. Indie m’aurait probablement chuchoté qu’on appelait ça le coup de foudre, mais Wally m’aurait aussi répliqué que mes hormones venaient simplement de se mettre en marche. Je ne sais pas, je m’en fiche en fait, tout ce que je sais, c’est que je lui ai tout de suite offert de se joindre à nous, de devenir ami. Elle n’en avait jamais eu, j’ai été le premier, la première main amicale tendue vers elle, la première à attraper la sienne quand la nuit est tombée et que ses grands yeux ne savaient pas faire de même. Depuis, elle dort avec moi, elle veille avec moi, elle est à moi en quelque sorte, pour ne pas dire entièrement. Oui, Sacha est mienne, même si aucun serment n’a été échangé, pas même un baiser. C’est une entente muette entre nous tous, les garçons perdus, elle et moi. Elle est des nôtres, elle connait même mieux le terrain que nous, nous apprend des choses tous les jours et m’en apprend encore plus à la nuit tombé, parce que c’est là que nos cœurs se chuchotent l’un à l’autre des secrets. Sacha si tu n’avais pas existé, jamais je n’aurais su qu’il était possible d’aimer aussi fort quelqu’un ne partageant pas le même sang que soi et toi, jamais tu n’aurais su fermer les yeux, pas vrai ? Oui et Indie tu me manques, mais si seulement tu voyais Sacha, tu me pardonnerais de ne pas pleurer davantage, quand elle me touche, tu comprendrais et tu l’aimerais toi aussi. Alors je ferme les yeux, un petit instant, juste pour mieux profiter de l’odeur de ce qui est mien et quand je les ouvre, c’est pour observer les environs tout en chuchotant à Sacha « fait moi la lecture, s’il-te-plait. » Ce ne sont pas tes histoires Indie, ni ta voix, mais celles de ma Lili la tigresse à quelque chose d'apaisant aussi et l'espace d'un instant, j'arrive à oublier que quelque part, tu m'attends encore.
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